Le Ha (1933-2012), the Artist
QUELQUES OEUVRES DE LE HA ( 1933-2012)
Abstract
Abstract
Art is
speechless; still we would like to hear the artist telling us what he wants to
say with his artwork. This painting of Le
Ha (1933-2012) is just a view of a Laurentian (Quebec) lake in a boreal
late afternoon; but we seem to hear her, by the curve of the skyline lost in
the coming deep winter whiteness and by the reddening maple trees in autumn,
telling us about the flow of time and the emptiness in the heart of our living.
I do think that Le Ha is one of the great artists in
the modern time. Every time, I looked at her abstract and impressionist
artworks, painting, sculpture or “post
modern transient installations”, I was filled with hermeneutical
empathy-emotions, as if I could hear her telling us about multiple things of
human living, telling us about human life – her
life, being with sufferings dans la
chair, unfulfilled desires, lost tendernesses, secret aspirations and
loneliness.
She told us
about the abyss of human condition, the human abyss as in the mind of Nietzsche
and Thomas Mann, for whom only Art could keep us from being lost in it, keep us
on striving as Nietzsche would say, for the horizon of Ubermensch, the Ego-master, the proud
animal in his innermost living world.
She told us
about all these things, albeit the inherent silence of her art, with mastering
feelings expressed in an amazing beauty just
by the strokes of her brushes and the blinding burst of colors in some of her
paintings in large canvases (120cmx120cm).
Most of her
artworks are publicly unknown; the National Canadian museum of Art owns one of
her sculptures, the one made in a beautiful granite. The main part of her
artworks stay in the possession of her relatives. I do believe that it will be
a great loss for the Art if the art world does not strive to discover Le Ha.
Ngô Văn Tao
Résumé
L’art est sans parole, cependant nous nous attendons
à entendre de quoi l’artiste voulait dire à travers chacune de ses oeuvres.
Dans la peinture ci-dessus de Le Ha,
ce n’est que le tableau d’un lac dans un après-midi boréal; mais nous sommes
amenés à comprendre à travers la ligne courbe de l’horizon, l’horizon plongé
dans la blancheur transperçante de l’hiver qui s’en approche, à travers
l’évocation du bois rougeoyant d’érables en automne, que le temps passe et que
l’artiste nous parle de la solitude et de l’immense nihil au fond du coeur de notre existence.
J’ai toujours pensé que Le Ha (1933-2012) est une des plus grands artistes de notre temps.
Par ses oeuvres, de peinture, de scuplture et même de multiples installations éphémères, elle voulait tant nous
parler. Dans tout ce qu’il y a
d’abstrait, d’impressionniste, elle est sans doute, dans mon empathie herméneutque,
l’artiste qui ait jamais tant parlé. Elle nous parlait de la Vie, des souffrances, des ébats sensuels non assouvis, des
désirs humains, des actes de tendresse gratuits, des aspirations secrètes
profondes, des séparations et de la solitude. Elle nous parlait de l’abîme, qui
est la condition humaine, de cet abîme dont parlaient Nietzsche et Thomas Mann,
pour qui l‘art est la transcendance qui nous maintient au bord de l’abîme, pour
parvenir d’après Nietzsche à l’horizon lointain du Surhomme, de l’Ego-maître en toute fierté dans son univers intérieur.
Le Ha nous parlait de tout cela avec le
silence inhérent de l’Art. Mais c’est ce qui s’exprime en déchirante beauté par
les frémissants coups de pinceau et les éclatements aveuglants de couleurs dans
un certain nombre de ses grands tableaux (~120cmx120cm) de peinture. Les
oeuvres de Le Ha sont peu dispersées; le musée national du Canada a acquis une
de ses sculptures, taillée dans du granit. Ses oeuvres sont restées pour la plupart
dans la possession de ses proches.
Elle est une grande artiste méconnue, canadienne
mais vivant très retirée au sein de la
communauté des immigrés Vietnamiens à
Montréal. Je pense que ce serait une grande perte pour l’Art si elle devrait rester méconnue
pour toujours.
Ngô
Văn Tao