Ảnh của Tôi
Tên:

my writings with the illustrations - painting by the little girl-artist Ngô Quế Anh, six years old (her birthday:21.9.2002) Với những bức ký họa của Ngô Quế Anh, họa sĩ nhí, sáu tuổi (sinh ngay 21-9-2002)

Thứ Năm, 19 tháng 8, 2010

A Nguyen Tuan: Le visionnaire de la nuit

Quế Anh (oil pastel on paper) Notre chimère : La pureté


A Nguyễn Tuân

Le visionnaire la nuit


I-

Avoir un masque et lentement le défaire

de notre pureté intime et du trouble essentiel

voir et sans voir au visage la ligne de lumière

de l’avant-réalité et l’ éclosion passée

toucher d’une main qui pourrait guérir

la fêlure qui nous serait fatale de ce contact agrandie

écouter religieusement la sourde symphonie

et avoir pourtant comme un voeu le pouvoir de maudire

comprendre oh sans comprendre les ombres des ombres

de toutes celles qui nous suivent et la nôtre du silence


Me seras-tu venu tel halluciné de la nuit

laissant en arrière les rayons du crépuscule

me donner une vision qui deviendra intimement mienne

de la juste proportion de la nuit et du jour


Comme si le vide pouvait se remplir

de demi-mots notre chuchotement si vain

à chaque regard la force apaisante

pour être révolté et en même temps accepter

poursuivant le chemin de nos pas frelatés

à la pénombre de mon rêve et toutes nos peines


Me seras-tu venu tel visionnaire de la nuit

me donner combien sans raison la lourde pierre

brûlante et brûlante la lourde pierre de mon étoile?


II-

Du fond de toutes les profondeurs

sur l’écran évanescent de nos propres désirs

le rayon pâlissant d’un rêve visionnaire

et je serai (re)né à ton image – à votre image

recevoir le don à porter de messager oublié

de savoir et savoir de comprendre et comprendre

dans un pays où il est un goût de vivre

il serait sans doute doux de mourir

dans le pays où souffrir est permanent

même la mort ne serait d’aucun sens

et je serai sorti de la nuit des insomnies

restant ébloui comme dans un motel de passage

sur un couloir de lumières enivrantes

où le silence semble être de murmure

et que la solitude est oppressante

construisant en un cri retenu le monde à défier

de toutes les possibilités manquées

de tous les rêves de mon enfance

donnant la tête je ne sais plus où

tout en espérant peut-être avec des raisons

à quelque coin douteux de ma perdition

une apparition funeste qui me soulage

et qui me berce au rythme chanté des naufrages


III-

A la platitude l’étendue de la mer

à la houle la blanche écume de colère

de notre nuit l’infime lueur de l’espoir

et pour vous, je tracerai le seuil de mon sort

grotte intérieure cachette d’ermite sauvage

pour vous je me lèverai aux mirages

foulant aux pieds le sable du désert

avec l’enchantement enfantin et la sagesse séculaire

revivant le passé et déniant le présent


J’aurai la force le coeur et la mémoire

je me rappellerai la paire de seins naissants

le corps entier pubescent sous le toucher maladroit

de garçon mal-grandi qui était toujours en moi

qui n’avait peut-être pas vu le jour

ayant le goût de foin et la saveur de primevères

se réalisant en un instant

le probable mystère de la vie et de la mort

je me souviendrai de la femme languide

assise et immobile à la robe évasée

un soir de silence rituel et d’attente sensuelle

je voyais le corps à peine assouvi

la blancheur maculée aux douleurs promis

les rides prématurées et le réveil des mornes matins

j’entendrai vos voix venant de nulle part

au bruissement des feuilles en chevauchée de nuages

le chuchotement nuptial et les plaintes délirantes

soudards titubant à la sortie des bars

polichinelles traqués traînant les pas

des hommes qui se croyaient guides et dauphins

dictant aux édiles et donnant des lois

le balbutiement continu cachant leur désarroi

des gestes séniles à l’approche de l’oubli

je monterai de nouveau l’escalier branlant

à la chambre délabrée ouverte au soleil

où jeune fille demi-nue elle m’attendait

douloureusement mienne et autrement lointaine

la tête reposée sur le rebord des vents

j’écoutais le bruit de la ville en bas

vieilli avant l’âge malgré mon air de jeunesse

et la limpidité de mon regard indifférent

de sa froide beauté les lignes transparentes

avec une bouffée de vie et des impossibiltés amères

je verrai dans la nuit noire le reflet de mon image

sur le courant des eaux le glissement des barges

emportant des loques et des charges nauséabondes

parmi des milliers j’étais l’homme dépouillé

vu le nombre je n’avais qu’une pensée distraite

me moquant même du mythe de la mort

en longue file nous allions transis

à la source pour une gorgée trompeuse

et la nuit durant notre faim présente

je réalisais notre chimère la pureté

l’ivresse vraie de notre profond éternel dénuement


IV-

Terre vaine sous le couvert de la nuit nous trouve

muant malheureux pour une saison avant

de naître dans la mue le goéland a ses ailes

entravées battant

mouvement monotone nous parle de ce combat futile

entre les âges se répète le message éparpillé des

feuilles d’un album oublié

nous avons le rêve des rêves la condition humaine

entre les humains et le sourire figé de la femme

mais crie donc à la fin de l’heure interminable:

“Ecoute! Ecoute!”

éperdument nous regardons et attendons en

vain à la verte branche l’éclatement la bulle

irisée que souffle la jeune fille voisine les pieds nus

les haillons révèlent entière troublante

la forme maigre et si pure

les stigmates déjà de l’oubli

sur le fond d’un nuage immobile


Me seras-tu venu tel visionnaire de la nuit

apparition fugace phosphorescente de l’attente

me donner combien sans raison la lourde pierre

le rêve brûlant d’un jour brisé dans le crépuscule

1982

0 Nhận xét:

Đăng nhận xét

Đăng ký Đăng Nhận xét [Atom]

<< Trang chủ