La montagne magique (poème original)
Quế Anh (oil pastel on paper) La lueur d’espoir
La montagne magique
à Van Cao
I
Une pensée un espoir le devenir le regretter
Nous retourner sans trouver sans pouvoir revivre
Désirer mille choses et oublier pourtant
Ce grain de poussière incrusté quelque part
De la ligne de notre visage à
Aimer à fendre le coeur et être continuellement infidèle
Une image et à nous-mêmes pour le redire au vent
D’emporter son nom et aussi le nôtre un soir
Aspirer comme si c’était possible à une permanence
Dans la demeure de souffrances, d’exil et de pas perdus
Oh! Seulement monter et calmement partir
Dans l’air bleuté combien serein des sommets
Je bâtirai mon nid en haut de la montagne
Une étoile accrochée pour vous guider le pas
Et si nous devions enfin nous retrouver
Ensemble irions-nous dans un vol imbrisé
II
Vivre ici ou ailleurs
Que nous importe la terre de nos origines
Toi qui as pour nous tant espéré
Comme rejetant dans l’espace une toison lumineuse
Tu as peut-être dévié le cours de notre histoire
Chercheras-tu encore aux lueurs de l’horizon
Les signes précurseurs de notre futur certain
De tous nos rêves aveugles le monde a été ramené
Dans la proportion modeste des idées confondues
Vivre ici ou ailleurs
Que nous importe la plaine du Nord de l’exil
Pour nous transformer pour nous défier le sort
Tu pourrais bien soulever
Le levier de l’impossible savoir
Et sur l’asphalte sans fin des villes
Il y a l’artifice de lumières il y a nos frontières
Entre les murs cimentés escapés à l’infini
Nous marcherons et nous trouverons
Mille futilités de civilisations oubliées
Ecoutons le vent qui nous vient des montagnes
La litanie continue de la neige silencieuse
Vivre ici ou ailleurs
Que nous importe ce temple de réalités
Ce temple de temps emprunté
Dis-moi la loi obscure régissant notre destinée
Une branche qui m’est donnée
Une branche dépouillée la veille de l’hiver
Je n’aurai plus à chanter l’homme intime
L’homme nu à chaque matin retrouvé
Pour nous faire une couronne de lauriers
Nous n’aurons pas à combattre et à désespérer
Pour me faire une couronne dans tout le temps à venir
Je n’ai jamais eu de grands desseins
III
Ainsi vont nos rêves et nos désespoirs
Tu m’es aussi révélée telle un voeu de perpétuellement revivre
Dans la lumière matin trouble de l’été
Nous pourrons te redire nos complaintes
Mais t’aimer est déjà un aveu de souffrances
Comme si je pouvais par un seul mot te dire adieu
Adieu à tous nos désirs à toutes nos attentes
Que le printemps éclate encore sur mon chemin
Que l’été approche le soleil dans tes yeux
De te regarder de rester sans émoi
Il devrait y avoir en moi quelque chose de blessé
Une cassure soudaine et permanente
Une résignation à l’absence
Aux murmures et au silence
Nous devrons traverser quelque part la ligne de démarcation
La ligne nébuleuse qui nous sépare des sommets
Vers lesquels depuis toujours a tourné notre fenêtre
A travers un champ d’arbres brisés
Dans un élan de vent et de pierres
Et ceux de notre âme
Oui! Que cette page soit écrite à ton nom
Que ces mots se répètent se perpétuent
Et personne ne puisse de nouveau
Hélas quel déchirement
Se réveler ta beauté palpable et ton existence
Donne-nous la force et le courage
Donne-nous la lucidité
De partir avant l’échéance
De faire la traversée avant la fin inéluctable
De ta présence
De l’instant
De mon oubli
IV
Vivre sa vie et oublier l’essentiel
Aimer sans comprendre l’éphémère
De son corps qui m’était offert
Le frêle souvenir me hantait
Et je ne savais quoi faire de mes deux bras
Pour des souffrances la protéger à jamais
Aimer sans comprendre l’éphémère
Partir et garder le goût de l’immortel
De son image ciselée fraternelle
A la chaleur évoquée de l’alcool amer
Il m’était donné des soirs de silence
Avec un feu lancinant et un rêve de l’étoile
Partir et garder le goût de l’immortel
Souffrir avec des yeux pleins de lumière
Il devrait subsister un arbre millénaire
Qui était planté dans le pays de ma jeunesse
Et je savais de quel désespoir prendre un matin la barque
Pour sombrer de mirage et de détresse au milieu de l’océan
Souffrir avec des yeux pleins de lumière
Vivre sa vie et oublier l’essentiel
Comme le fil ténu reliant les ombres et les visages
J’avais pour moi tout l’éther sidéral
Pour trouver le chemin de la montagne
Laissant dans la vallée avec mon âge
Le cycle de misères et de vanités
1978
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